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Émotions chez l'enfant : comment les aider à mieux les gérer ?

Quel parent n’a jamais fait l’expérience d’être mis hors de lui face au débordement émotionnel de son enfant ? Pas toujours facile de réagir de manière adéquate lorsque ses réactions nous déstabilisent et que nous avons l’impression qu’il fait tout pour nous faire perdre nos nerfs. Pourtant, il est essentiel d’aider l’enfant à libérer ses tensions, à trouver une sécurité intérieure et à apprendre progressivement à réguler de manière autonome ses émotions. Alors, comment faire face à des situations où les réactions de nos enfants nous semblent disproportionnées ? Voici quelques clés pour les guider afin que, petit à petit, ils se connectent à leur émotions et apprennent à s’en servir pour mieux vivre leurs relations.

Comment aider mon enfant à mieux gérer ses émotions ?

“Je veux un gâteau !”
“ J’ai mal au genou !”
“Max m’a pris mon livre !”
“ Pourquoi c’est lui qui a le bol avec le dessin, et pas moi ?”
“ Je ne veux pas qu’il entre dans ma chambre”

Parfois, nous avons l’impression que rien ne va plus avec nos enfants. Nous avons beau essayer de les comprendre et de les raisonner, rien ne semble fonctionner pour les apaiser et les amener à coopérer. Dans ces situations, la moutarde peut vite vous monter au nez.

Dans ces cas, il est tentant de se dire : « on marche sur la tête », “ils le font exprès” ou “ils sont infernaux”. Autant de réflexions certes bien légitimes mais qui, au fond, ne solutionnent rien. Faisons un petit pas de côté et essayons de comprendre ce qui se passe dans la tête de nos enfants.

Comme nous l'expliquent les neurosciences, le cerveau de l’enfant se développe tout au long de l’enfance et même durant l'adolescence. De ce fait, il est contreproductif de vouloir   traiter un enfant comme un adulte en miniature. La gestion des émotions repose sur “3 cerveaux”  :

  • le cerveau archaïque, responsable des automatismes moteurs et qui assure notre survie, est opérationnel dès la naissance et mature à 2 ans.
  • le cerveau émotionnel qui reçoit toutes les informations relatives aux 5 sens. Il prend toute la place. S'il est mature au ¾ vers 7 ans, il se désorganise de nouveau à l’adolescence.
  • le cerveau rationnel, responsable de la réflexion, de la créativité et de l'adaptation, ou encore de la régulation des émotions. Ce cerveau ne deviendra mature qu’au début de l’âge adulte.

Les enfants ont une vie émotionnelle très forte et surtout très intense. Ce sont des éponges à émotions. Leur cerveau est très vite saturé par les bruits, par la lumière, les couleurs, les interactions avec les autres ou avec les images lorsqu’ils sont exposés très (souvent trop !) tôt aux écrans… Autant d’évènements qui sont source d’émotivité.

Ce que vivent nos enfants est souvent trop fort pour permettre à leur cerveau de gérer et de traiter correctement toutes les informations.

Avant 5 ans, il n’y a généralement pas de connexion entre leur cerveau émotionnel et leur cerveau rationnel. Chez les jeunes enfants, le cerveau émotionnel est beaucoup plus développé. Cela explique pourquoi ils sont fréquemment submergés par ce qu’ils vivent de manière intense et à quel point leurs réactions semblent aussi irrationnelles et disproportionnées. Ce qui peut alors ressembler à des caprices sont le plus souvent des tsunamis émotionnels qui les dépassent et qu’ils sont bien incapables de réguler !

Les neurosciences nous enseignent que les comportement des adultes vis-à-vis des enfants ont un impact majeur sur le développement cérébral de ces derniers.

Pour simplifier, retenons que :

  • amour et empathie permettent son développement le progressif et harmonieux ;
  • menaces, cris et dévalorisation impactent négativement son développement et impactent négativement l’estime de soi, c'est-à-dire le sentiment que l’enfant a de sa propre valeur.

Aider un enfant à devenir capable de réguler par lui-même ses émotions est un long travail d’apprentissage qui nécessite patience et encouragements. Comme toute forme d’éducation, c’est un chemin qui n’est pas linéaire et qui ne doit pas se focaliser sur les échecs mais souligner les progrès dans la durée.

 

Voici plusieurs clés pour vous permettre d’aider nos enfants à devenir un jour des adultes responsables :

  • Écouter est la première façon d’aider son enfant : attention, écouter ne signifie pas approuver systématiquement et sans réserve son comportement. C’est simplement prendre acte qu’un enfant dit beaucoup à travers ses émotions, qui s’expriment parfois par des mots, mais le plus souvent par son langage non-verbal, des gestes et des attitudes qui en disent parfois plus long que ce qu’il est bien en peine de verbaliser. Écouter, cela signifie concrètement se mettre à la portée de l’enfant pour essayer d’entendre, de voir et de ressentir ce qu’il vit.
  • Se connecter à son cerveau émotionnel : l’enjeu est de parler la même langue que lui alors que notre tendance naturelle en tant qu'adulte est de rationaliser comme si nous avions affaire à un adulte modèle réduit en face de nous. Reconnaître et arriver à nommer l’émotion qui le traverse est une étape indispensable pour lui permettre de faire le lien avec son cerveau rationnel. Il est bien incapable de le faire tout seul et même avec notre aide, sortir de la tempête émotionnelle peut nécessiter du temps avant qu’il y parvienne !  

« J’entends que tu es en colère » ; « Je vois que tu pleures parce tu t’es fait mal en tombant du toboggan » ; « Je comprends que c’est difficile de partager ton goûter »

  • Utiliser des mots et un langage qui protègent les émotions de l’enfant, en décrivant la situation, sans le critiquer, le juger ou le dévaloriser : un enfant qui exprime une émotion a d’abord besoin d’empathie, pas de question ou d’évaluation. C’est la définition-même de l’empathie qui signifie être à côté de l’enfant, suffisamment proche pour être soutenant, mais sans se mettre à sa place pour rester dans son rôle d’adulte. Une telle attitude contribue à l’apaiser et participe en profondeur au développement de son cerveau et de son estime de lui-même.

«  Tu es triste que personne ne joue avec toi » ; «  C’est décevant d’avoir une mauvaise note quand on a beaucoup travaillé » “Ça t'a fait de le peine que tes camarades se moquent de toi”

  • Derrière l’émotion désagréable, essayer d’identifier le besoin. C’est un des grands principes de la Communication Non Violente. Une émotion, quelle qu’elle soit, cache généralement un besoin non-satisfait dont l’enfant n’a le plus souvent pas conscience, mais que vous pouvez l’aider à identifier et à exprimer. Ce peut être un besoin de reconnaissance, d’attention, de liberté, de consolation, de sécurité… Une fois le besoin identifié et formulé, cela apaise souvent l’enfant qui se sent pris en compte dans ce qu’il vit. Dès lors, il est possible de réfléchir avec lui sur comment ensemble, vous allez pouvoir trouver les moyens de répondre de manière réaliste à ses besoins.  

Isabelle Filliozat, psychothérapeute,  l’illustre en prenant l’exemple de la plante verte :

« Quand les feuilles de votre Ficus jaunissent et tombent, vous n’imaginez pas que la plante le fait exprès pour vous faire passer pour un mauvais jardinier ou pour vous énerver. Vous interprétez cette attitude : manque d’eau, de lumière, d’engrais…

Vous cherchez à comprendre ce qu’il se passe. Un enfant c’est plus compliqué qu’une plante verte ! Ses soi-disant caprices manifestent un besoin. »

  • Savoir tenir votre cadre éducatif : apprendre à accueillir les émotions désagréables de son enfant est une première étape essentielle pour lui apporter la sécurité intérieure dont il a besoin. Il comprend alors qu’il est aimé de manière inconditionnelle et que sa valeur ne varie pas en fonction de son attitude ou bien de ses résultats scolaires. Cependant, beaucoup de parents ont une mauvaise compréhension de l’empathie lorsqu’ils considèrent que l’amour peut s’affranchir d’un cadre et de saines limites : comme une plante a besoin d’un tuteur pour grandir, aimer son enfant, c’est lui manifester de l’empathie sans jamais que cela ne puisse cautionner tous ses comportements, surtout lorsqu’ils sont inadaptés.

« Tu es furieux parce que je te demande un service alors que tu es en train de jouer ?  Je comprends : c’est difficile d’être interrompu quand on est lancé dans un jeu passionnant. Mais on ne claque pas la porte de sa chambre, même quand on est en colère. Tu peux l’exprimer autrement. Et quand tu seras calmé, on pourra rediscuter ensemble des règles de vie à la maison. »

Alors oui, nous sommes bien souvent démunis en tant que parents et en tant qu’adultes face à une enfant débordé par ses émotions. Et c’est parfois difficile de maîtriser ses propres émotions et de ne pas s’emporter.

Accueillir les émotions de son enfant, l’aider à développer son vocabulaire émotionnel, prendre le temps pour identifier son besoin non satisfait, l’aider à adapter son comportement, sont les premiers pas vers une relation parents-enfant harmonieuse, où chacun se respecte et respecte l’autre. Il s’agit bien là d’estime de soi !  

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