Je ne comprends pas les réactions de mon partenaire et je ne sais plus quoi faire...

Qui n’a jamais été agacé ou décontenancé par l’attitude ou le comportement irrationnel de son conjoint ? Ces situations peuvent polluer la relation, rapidement dégénérer en conflit et détériorer la complicité dans le couple si on n’y prend pas garde et qu’on n’apprend pas à les décrypter.
Voici quelques explications et des pistes pour sortir d’un mode de communication qui peut à la longue se transformer en  impasse relationnelle.

Sortir de l’illusion d’une relation sans conflit

Quel couple n’a jamais rêvé d’une relation sans nuage, où tout se passe toujours pour le mieux et dans laquelle les conflits et les disputes n’existent pas ? Est-ce une attente raisonnable ou une utopie ?
Autant se défaire d’emblée d’une illusion : s’engager dans une relation durable en espérant éviter à tout prix le conflit, c’est aussi naïf que de croire que l’on peut aller à la piscine sans être éclaboussé(e) ! Les conflits sont le lot de toute relation, en particulier amoureuse.

Ils trouvent fréquemment leur origine dans nos désaccords qui sont le fruit d’une relation qui met en jeu des personnalités différentes, avec des histoires singulières et des modes de fonctionnement propres à chacun.
Ils viennent encore plus souvent de nos « accidents de vie psychique », autrement dits de nos blessures affectives, qui sont réactivées par telle parole ou telle attitude de notre partenaire qui viennent réveiller un souvenir douloureux de notre passé. Même chez les couples les plus amoureux, ce type de réactions n’est pas rare et survient de manière assez imprévisible.

L’effet élastique

C’est ce qu’on appelle l’effet élastique. Prenons un exemple simple : pendant toute son enfance, Nicolas a beaucoup souffert du fait que sa mère lui coupait systématiquement la parole et répondait à sa place lorsqu’on lui demandait comment il allait. Aujourd’hui marié et père de deux enfants, Nicolas est un adulte assez introverti et qui n’exprime pas facilement ses émotions. Il vit en couple avec Carole qui est son exact opposé. Carole est très spontanée et elle n’a pas de mal à extérioriser ce qu’elle ressent.

A chaque qu’on lui demande comment il se sent et que Carole se permet de parler à sa place sans attendre sa réponse, Nicolas réagit de deux manières : soit il s’emporte violemment, soit il devient mutique et rumine sa colère pendant plusieurs jours. Ces réactions sont totalement disproportionnées au regard de la situation et le climat familial s’en ressent fréquemment.

Tout le monde en souffre : Nicolas que cela replonge inconsciemment dans des souvenirs douloureux, sa femme qui est désarçonnée par ses réactions irrationnelles et aussi leurs enfants. C’est le décalage entre une situation assez banale et une réaction démesurée qui permet souvent d’identifier que le problème remonte à de l’histoire ancienne.

Comment réagir ?

L’exemple de Nicolas et Carole n’est pas si rare et beaucoup de couples sont confrontés sans le savoir à des difficultés relationnelles qui résultent de l’effet élastique. Mais peu nombreux sont ceux qui parviennent à diagnostiquer correctement le problème et à y apporter les bonnes réponses. Naturellement, la tendance est de réagir en tombant soit dans la critique ou la plainte vis-à-vis de son partenaire, soit dans le déni et l’évitement de la situation. Deux pistes peuvent permettre de sortir de l’impasse sans trop de dégât : la première serait pour Nicolas d’identifier qu’il y a disproportion dans sa manière de réagir, et que lorsqu’il se met en colère ou se renferme sur lui-même, ce n’est pas vraiment contre sa femme, mais plus contre celle qui par le passé a provoqué cette blessure à l’origine de ses réactions mécaniques. Il pourra ainsi faire la part des choses entre son histoire passée, et une situation occasionnelle où il n’a pas le temps d’exprimer ses ressentis. C’est un travail personnel à mener qui pourra lui permettre de sortir d’un schéma qui se répète.

Une seconde piste serait à explorer pour Nicolas s’il n’arrivait pas à remonter à la blessure qui provoque ses réactions. Dans ces cas-là, il lui serait sans doute profitable d’utiliser les principes de la Communication Non Violente :
1/ identifier le sentiment qui l’habite : de la colère et de la frustration de ne pas répondre de lui-même à la question qu’on lui pose ;
2/ exprimer son besoin de se sentir respecté lorsqu’on lui demande comment il se sent et qu’il met du temps à s’exprimer ;
3/ formuler une demande à Carole en lui demandant de ne pas parler à sa place même si sa réponse tarde à venir et de ne pas l’interrompre.

Se former à la CNV ou se faire accompagner

Théoriquement, ces deux pistes semblent assez simples à explorer pour sortir d’une impasse relationnelle. Mais en pratique, quand les habitudes sont bien ancrées et la blessure ancienne, ça peut être plus difficile. C’est pour cela que Familya propose des ateliers d’initiation à la Communication Non violente. Et si cela ne suffit pas et que le couple est coincé dans ces situations qui se répètent et polluent sa relation, il gagnera à se faire accompagner par un conseiller conjugal pour identifier ce qui dysfonctionne et expérimenter une autre manière d’être en lien.